Un Etat exemplaire face à la crise énergétique
Face à la menace d’une crise énergétique cet hiver, l’Etat lance de nouvelles mesures afin de réduire la consommation de l’administration. De la réduction du chauffage à la généralisation du télétravail, plusieurs pistes sont étudiées.
Un plan de sobriété énergétique pour la fonction publique
Le 26 août dernier, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé de premières pistes de réflexion pour réduire la consommation énergétique dans la fonction publique mais également dans les entreprises. Un plan complet devrait être publié fin septembre. Au travers de plusieurs mesures, le gouvernement a pour objectif la réduction de la consommation d’énergie de 10% d’ici 2024. L’Etat a également mis en place un groupe de travail regroupant l’administration, les syndicats, des experts et des énergéticiens pour trouver les leviers les plus efficaces pour baisser la consommation. Ces mesures sont dans la continuité de celles déjà mises en place dans le cadre du dispositif éco-énergie tertiaire (DEET) de 2019. Ce dispositif impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire.
Rénovation des bâtiments et régulation de l’utilisation de la climatisation et du chauffage
Depuis plusieurs années, le gouvernement a lancé une vaste politique de rénovation énergétique des établissements publics. Ces travaux ont pour but de réduire la consommation énergétique des bâtiments grâce notamment à des pompes à chaleur, des panneaux photovoltaïques, le renforcement de l’isolation, l’utilisation d’éclairage à basse consommation, … En trois ans, 4 200 chantiers de rénovation ont déjà été lancés.
Autre axe d’amélioration : la première ministre a annoncé une régulation de l’utilisation du chauffage et de la climatisation au sein de l’administration. En dessous de 26°C, le recours à la climatisation sera interdit, quant au chauffage son utilisation est déconseillée au-dessus de 19°C. Même si cela peut sembler anodin, à grande échelle cette mesure pourrait permettre de réduire la consommation énergétique de la fonction publique.
Renforcement du télétravail et transports respectueux de l’environnement
L’autre piste évoquée par le gouvernement pour réduire sa consommation serait d’augmenter le recours au télétravail comme le fait déjà par exemple la Région Nouvelle-Aquitaine. Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini s’est même posé la question suivante au micro de Cnews : "Est-ce qu'on peut imaginer que sur une journée donnée, on puisse faire télétravailler des agents pour pouvoir fermer un bâtiment, ne pas le chauffer, l’éclairer ?". Cette option semble impensable pour plusieurs syndicats comme Solidaires FP qui estime que les agents paieront ainsi les factures d’électricité à la place de l’état. La CFDT propose elle de revaloriser l’indemnité journalière pour le télétravail qui avait été fixée avant les augmentations des coûts de l’énergie.
La valorisation des mobilités douces ou à faibles émissions est également envisagée avec notamment l’acquisition par l’Etat d’une flotte de véhicules verts. Le « forfait mobilités durables » permet à l’employeur de participer aux frais des employés utilisant des solutions de mobilité durable. Ce forfait est cumulable depuis septembre avec le remboursement partiel d’un abonnement de transport en commun.
Cet effort demandé à la fonction publique peut être vu comme un modèle à suivre pour le secteur privé puisque le gouvernement a demandé aux entreprises d’établir leur propre plan de sobriété énergétique pour septembre.
Crédit image : vectorjuice et pch.vector sur freepik.com
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